La semaine dernière, je suis allée pour la première fois chez un psychiatre. C'était mon copain qui avait pris le rendez-vous, depuis les 6.000km qui nous séparent actuellement, et les 6h de décalage que cela implique. Ca peut paraître idiot mais je ne suis pas capable de prendre un rendez-vous toute seule, c'est difficile d'être au téléphone et de se dire "Si ça se trouve, il n'aura pas de place pour me prendre rapidement et il pensera que je suis une idiote d'espérer avoir un rendez-vous dans les semaines à venir. Peut-être aussi que je n'en ai pas vraiment besoin et qu'il a des patients bien plus important à s'occuper que quelqu'un d'aussi idiot que moi." Enfin voilà, mon copain a donc pris rendez-vous pour moi et j'y suis allée, le mardi 20 novembre dans l'après-midi.
C'était stressant, mais je me suis assise sur cette chaise en face de ce médecin et ça a commencé. Pas d'une manière qui rassure vu que c'était par un "Alors pourquoi est-ce que vous venez consulter ?" C'est difficile de résumer pourquoi j'étais là. Mais j'ai fini par parler, même si l'un des éléments les plus importants de mon problème, le fait que je pensais à mettre fin à mes jours en moyenne une fois par jour, je n'ai pas pensé à l'évoquer, en tout cas pas au début de la séance. Il m'a laissé parler, en faisant quand même quelques commentaires pour faire avancer les choses et en savoir le plus possible, sur ma famille, mon enfance, tout ça. Et après 30min c'était fini, et quand je dis fini c'est que ce n'était plus l'heure de parler, car "on verra ça une autre fois".
Parler avec ce psychiatre, ça n'a pas eu un effet différent par rapport au fait de parler avec une personne quelconque dans un contexte non médical. Ce que j'entends par là c'est que j'ai dû mal avec les gens, j'ai toujours le sentiment que l'on me juge. Et durant mon enfance on m'a dit un jour qu'on en avait marre de m'entendre parler, raconter ma vie, que j'étais trop chiante. Depuis je ne me défais pas de cette impression de déranger les gens. Du coup quand je discute avec quelqu'un, et que par malheur j'expose un peu trop ma vie il y a quelque chose de spécial qui se passe. Sur le coup, quand on se sépare jme sens bien "chouette j'ai eu une longue conversation avec quelqu'un, c'était plutôt sympa", et puis après j'y repense et jme dis "mais j'ai vachement parlé de moi... j'ai dû passer pour une idiote. Je suis sûre qu'on doit m'en vouloir, se dire que je suis con, que je parle trop." Et cette impression, c'est la même que j'ai eu avec ce médecin. Sur le coup ça allait, jme sentais bien, et puis plus le temps a passé et plus j'ai eu le sentiment d'être passée pour une imbécile. Je me suis mise à me dire que j'avais eu tort de parler de certaines choses, que ma vision de ma vie était biaisée, que j'ai dû trop parler de comment je ressentais ce qui m'était arrivée mais qu'en fait tout était de ma faute et ça m'a mis mal à l'aise.
Je sais que la plupart des choses qui font que je me sens mal dans ma peau, que j'ai des réactions absurdes et exagérée, la plupart de ces choses viennent de l'éducation foireuse de mes parents. Mais après cette séance j'ai eu le sentiment que finalement ils n'avaient peut-être pas eu tant de tort que ça, que c'était moi la méchante parce que depuis que j'avais déménagé, depuis 1an et demi je ne voulais plus les vouloir, comme je ne voulais plus parler à mon frère. J'ai eu ce sentiment que j'avais tort sur toute la ligne, que tout était de ma faute en fait. Je suis revenue sur cette idée depuis, mais je me suis dit que finalement ça ne pouvait pas m'aider cette psychanalyse si je revenais en arrière, et que je m'en voulais après une séance au lieu de commencer à m'épanouir enfin.
Dans cette première séance il y a eu aussi un point ennuyeux, surement dû à ces théories fumeuses de Freud qui ont l'air de toujours tout rapporter au sexe. Le fait est que je n'ai jamais eu beaucoup d'amis dans ma vie, c'est comme ça. Je me suis sentie d'ailleurs stupide de dire ça à ce psy, et de répondre quand il m'a demandé pourquoi les gens m'insultaient et ne voulaient pas être amis avec moi, que je n'en savais rien. C'est un peu un drame dans ma vie, et ça me fait encore du mal maintenant, mais durant mon enfance je n'ai jamais compris pourquoi on m'avait autant mise de côté (à l'heure actuelle, c'est moi qui rejette les autres, justement pour pas être blessée). Bref, le fait est que de là, est partie l'idée étrange de ce psy que je devais avoir eu du mal avec les hommes. Je ne vois pas le lien entre le fait que je n'ai pas eu d'amis enfant, et le fait que j'ai pu avoir des difficultés dans ma vie sexuelle, le fait que j'ai pu être gênée. Parler de sexe, c'est un truc que je n'ai pas envie de faire, pas avec un médecin, avec personne en fait.Et le fait qu'il m'ait demandé comment ça allait avec mon copain c'était dérangeant, j'ai préféré essayer d'éluder la question "ça va, passons à autre chose".Mon copain serait sûrement agacé d'entendre ça, parce qu'il se dit que ça va plus que ça, c'est super, mais que ça aille bien ou super bien, ça n'empêche que je n'ai pas envie d'en parler à un médecin, et que ça n'a pas d'importance par rapport à mon état. J'ai vécu des choses désagréables par rapport à ça par le passé, mais j'ai réussi à faire une croix dessus, à ne plus y penser, à avancer, alors je préfère que ça ne revienne pas sur la table.
On a parlé aussi du fait que j'étais mal parce que mon copain était loin, et il a jugé que ces 6mois de relation à longue distance ne comptait pas comme des mois de relation. Enfin il n'a pas dit ça, il m'a demandé depuis combien de temps on était ensemble "bientôt 3ans", "mais ça fait 6mois qu'il est loin, donc c'est plutôt 2ans et demi". Et comme n'importe quelle autre personne a qui j'ai pu en parler, ça semblait stupide que je ne le rejoigne pas, tout simplement. Comme si se rendre aux Etats-Unis et y vivre se faisait facilement, et que ça ne nécessitait pas de visa, donc un travail. Je lui ai parlé du fait que c'était difficile de trouver quelque chose dans ma branche, que les Américains ne prenaient que des citoyens américains comme ingénieur, et que je ne me voyais pas faire de thèse, parce que je ne m'en sentais pas capable. Et pour lui, le fait que je ne me sentais pas capable d'en faire une devait être liée au fait que je manquais d'imagination, ce qui est quelque chose qui ne manque pas vraiment chez moi - même si ça s'est un peu atténué depuis quelques années, j'ai toujours eu beaucoup d'idées en tête. C'est pourtant simple de savoir pourquoi je ne me sens pas capable...j'ai juste un profond manque d'estime, de confiance en moi. Et je pense que parler de ma vie, de mon passé, ça ne va pas jouer sur ma confiance en moi, ça ne va rien changer.
Et puis on a continué à parler, d'un autre sujet, sur ma relation toujours avec mon copain, si je pensais faire ma vie avec lui, l'épouser peut-être un jour, et puis le sujet que je n'aime pas, si je voulais des enfants. Alors forcément j'ai dit que non, et forcément il m'a dit que "c'était rare que l'on ne veuille pas d'enfants", et le fait que mon copain puisse éventuellement en vouloir plus tard, pouvait être un problème. Le problème avec ces histoires d'enfant, le fait que tout le monde me dise en gros que c'est étrange, que je vais finir par changer d'avis, que je ne dois pas bloquer l'idée d'avoir un enfant dans l'avenir, ça m'agace. Ca m'agace parce que personne ne veut prendre en compte les raisons pour lesquelles je ne veux pas d'enfant, et je pense que j'ai bien plus de raisons de ne pas en vouloir, que la plupart des gens en ont d'en vouloir. Mais peu importe, j'ai précisé que je préférais les animaux, que c'était un point commun avec mon copain, qu'on avait ce projet d'avoir plein d'animaux. Et à quoi bon au final avoir des enfants si on a plein d'animaux ? C'est comme avoir plein d'enfants qu'on aurait choisi, et qui ne nous en voudraient jamais d'avoir eu l'égoïsme de les faire, qui ne feraient que soit nous ignorer, soit nous aimer (ceci dépendant des animaux.. je dis ça car je ne pense pas vraiment que mes lapines m'aiment).
C'était stressant, mais je me suis assise sur cette chaise en face de ce médecin et ça a commencé. Pas d'une manière qui rassure vu que c'était par un "Alors pourquoi est-ce que vous venez consulter ?" C'est difficile de résumer pourquoi j'étais là. Mais j'ai fini par parler, même si l'un des éléments les plus importants de mon problème, le fait que je pensais à mettre fin à mes jours en moyenne une fois par jour, je n'ai pas pensé à l'évoquer, en tout cas pas au début de la séance. Il m'a laissé parler, en faisant quand même quelques commentaires pour faire avancer les choses et en savoir le plus possible, sur ma famille, mon enfance, tout ça. Et après 30min c'était fini, et quand je dis fini c'est que ce n'était plus l'heure de parler, car "on verra ça une autre fois".
Parler avec ce psychiatre, ça n'a pas eu un effet différent par rapport au fait de parler avec une personne quelconque dans un contexte non médical. Ce que j'entends par là c'est que j'ai dû mal avec les gens, j'ai toujours le sentiment que l'on me juge. Et durant mon enfance on m'a dit un jour qu'on en avait marre de m'entendre parler, raconter ma vie, que j'étais trop chiante. Depuis je ne me défais pas de cette impression de déranger les gens. Du coup quand je discute avec quelqu'un, et que par malheur j'expose un peu trop ma vie il y a quelque chose de spécial qui se passe. Sur le coup, quand on se sépare jme sens bien "chouette j'ai eu une longue conversation avec quelqu'un, c'était plutôt sympa", et puis après j'y repense et jme dis "mais j'ai vachement parlé de moi... j'ai dû passer pour une idiote. Je suis sûre qu'on doit m'en vouloir, se dire que je suis con, que je parle trop." Et cette impression, c'est la même que j'ai eu avec ce médecin. Sur le coup ça allait, jme sentais bien, et puis plus le temps a passé et plus j'ai eu le sentiment d'être passée pour une imbécile. Je me suis mise à me dire que j'avais eu tort de parler de certaines choses, que ma vision de ma vie était biaisée, que j'ai dû trop parler de comment je ressentais ce qui m'était arrivée mais qu'en fait tout était de ma faute et ça m'a mis mal à l'aise.
Je sais que la plupart des choses qui font que je me sens mal dans ma peau, que j'ai des réactions absurdes et exagérée, la plupart de ces choses viennent de l'éducation foireuse de mes parents. Mais après cette séance j'ai eu le sentiment que finalement ils n'avaient peut-être pas eu tant de tort que ça, que c'était moi la méchante parce que depuis que j'avais déménagé, depuis 1an et demi je ne voulais plus les vouloir, comme je ne voulais plus parler à mon frère. J'ai eu ce sentiment que j'avais tort sur toute la ligne, que tout était de ma faute en fait. Je suis revenue sur cette idée depuis, mais je me suis dit que finalement ça ne pouvait pas m'aider cette psychanalyse si je revenais en arrière, et que je m'en voulais après une séance au lieu de commencer à m'épanouir enfin.
Dans cette première séance il y a eu aussi un point ennuyeux, surement dû à ces théories fumeuses de Freud qui ont l'air de toujours tout rapporter au sexe. Le fait est que je n'ai jamais eu beaucoup d'amis dans ma vie, c'est comme ça. Je me suis sentie d'ailleurs stupide de dire ça à ce psy, et de répondre quand il m'a demandé pourquoi les gens m'insultaient et ne voulaient pas être amis avec moi, que je n'en savais rien. C'est un peu un drame dans ma vie, et ça me fait encore du mal maintenant, mais durant mon enfance je n'ai jamais compris pourquoi on m'avait autant mise de côté (à l'heure actuelle, c'est moi qui rejette les autres, justement pour pas être blessée). Bref, le fait est que de là, est partie l'idée étrange de ce psy que je devais avoir eu du mal avec les hommes. Je ne vois pas le lien entre le fait que je n'ai pas eu d'amis enfant, et le fait que j'ai pu avoir des difficultés dans ma vie sexuelle, le fait que j'ai pu être gênée. Parler de sexe, c'est un truc que je n'ai pas envie de faire, pas avec un médecin, avec personne en fait.Et le fait qu'il m'ait demandé comment ça allait avec mon copain c'était dérangeant, j'ai préféré essayer d'éluder la question "ça va, passons à autre chose".Mon copain serait sûrement agacé d'entendre ça, parce qu'il se dit que ça va plus que ça, c'est super, mais que ça aille bien ou super bien, ça n'empêche que je n'ai pas envie d'en parler à un médecin, et que ça n'a pas d'importance par rapport à mon état. J'ai vécu des choses désagréables par rapport à ça par le passé, mais j'ai réussi à faire une croix dessus, à ne plus y penser, à avancer, alors je préfère que ça ne revienne pas sur la table.
On a parlé aussi du fait que j'étais mal parce que mon copain était loin, et il a jugé que ces 6mois de relation à longue distance ne comptait pas comme des mois de relation. Enfin il n'a pas dit ça, il m'a demandé depuis combien de temps on était ensemble "bientôt 3ans", "mais ça fait 6mois qu'il est loin, donc c'est plutôt 2ans et demi". Et comme n'importe quelle autre personne a qui j'ai pu en parler, ça semblait stupide que je ne le rejoigne pas, tout simplement. Comme si se rendre aux Etats-Unis et y vivre se faisait facilement, et que ça ne nécessitait pas de visa, donc un travail. Je lui ai parlé du fait que c'était difficile de trouver quelque chose dans ma branche, que les Américains ne prenaient que des citoyens américains comme ingénieur, et que je ne me voyais pas faire de thèse, parce que je ne m'en sentais pas capable. Et pour lui, le fait que je ne me sentais pas capable d'en faire une devait être liée au fait que je manquais d'imagination, ce qui est quelque chose qui ne manque pas vraiment chez moi - même si ça s'est un peu atténué depuis quelques années, j'ai toujours eu beaucoup d'idées en tête. C'est pourtant simple de savoir pourquoi je ne me sens pas capable...j'ai juste un profond manque d'estime, de confiance en moi. Et je pense que parler de ma vie, de mon passé, ça ne va pas jouer sur ma confiance en moi, ça ne va rien changer.
Et puis on a continué à parler, d'un autre sujet, sur ma relation toujours avec mon copain, si je pensais faire ma vie avec lui, l'épouser peut-être un jour, et puis le sujet que je n'aime pas, si je voulais des enfants. Alors forcément j'ai dit que non, et forcément il m'a dit que "c'était rare que l'on ne veuille pas d'enfants", et le fait que mon copain puisse éventuellement en vouloir plus tard, pouvait être un problème. Le problème avec ces histoires d'enfant, le fait que tout le monde me dise en gros que c'est étrange, que je vais finir par changer d'avis, que je ne dois pas bloquer l'idée d'avoir un enfant dans l'avenir, ça m'agace. Ca m'agace parce que personne ne veut prendre en compte les raisons pour lesquelles je ne veux pas d'enfant, et je pense que j'ai bien plus de raisons de ne pas en vouloir, que la plupart des gens en ont d'en vouloir. Mais peu importe, j'ai précisé que je préférais les animaux, que c'était un point commun avec mon copain, qu'on avait ce projet d'avoir plein d'animaux. Et à quoi bon au final avoir des enfants si on a plein d'animaux ? C'est comme avoir plein d'enfants qu'on aurait choisi, et qui ne nous en voudraient jamais d'avoir eu l'égoïsme de les faire, qui ne feraient que soit nous ignorer, soit nous aimer (ceci dépendant des animaux.. je dis ça car je ne pense pas vraiment que mes lapines m'aiment).
Quand je repense donc à cette séance il y a beaucoup de points négatifs, des points que forcément je ne voyais pas quand je suis sortie du cabinet. Et je me suis dit que finalement ça ne valait vraiment pas la peine que j'y retourne. Ca ne m'avancerait à rien, et je me sentirais toujours plus idiote en en ressortant.
Samedi j'ai donc décidé d'appeler ce médecin pour lui dire que je voulais annuler mon rendez-vous de lundi, il m'a demandé pourquoi et je lui ai donc dit que je pensais que ça ne mènerait à rien. Mais c'est difficile d'annuler un rendez-vous quand on est aussi faible que moi, et que l'on est face à quelqu'un qui parle avec une voix douce et posée et qui essaie de vous persuader de venir quand même parce que "vous avez besoin de parler, je le sens". Alors j'ai dit tant pis, à lundi, sans avoir l'intention d'y aller. Et donc même si ça peut paraître sauvage, je n'y suis pas allée, mais il pouvait se douter que je ferais ça, je l'avais prévenu.
D'après mon copain je reviens à la case départ en décidant de cesser cette thérapie, et que je fais ça à cause de préjugés.Même s'il a été incapable de m'expliquer en quoi une psychanalyse pouvait être utile.Alors tant pis je préfère encore "revenir à la case départ" et refaire ce que j'ai toujours fait jusque là, essayer de gérer mes problèmes seules, et peut-être réussir un jour à me supprimer.